LES BANDES... un phénomène inquiétant
J'ai assisté, vendredi 14 novembre à une réunion en Préfecture sur les "phénomènes de bandes" sur le Département de l'Essonne.
Le Directeur de la Sécurité de notre Département a dressé un diagnostic alarmant de la situation. Si certains secteurs auparavant particulièrement sinistrés, le centre commercial Evry II entre autres, ont été pacifiés, les lieux d'affrontements se sont déplacés et multipliés, ainsi certaines communes, la nôtre fait partie de la liste malheureusement, ont vu ce phénomène se développer cette année.
Si, légalement parlant, être "en bande" n'est pas un délit, on assiste à des regroupements autour de leaders, de plus en plus jeune, en possession d'objets dangereux susceptibles de blesser, voire de tuer. Les interventions des forces de police sont souvent infructueuses car les individus abandonnent ces objets en s'enfuyant, et il est très difficile pour la police d'arrêter les véritables propriétaires desdits objets, il est toutefois à présent possible d'avoir recours à la recherche par l'ADN.
Comment "fonctionnent" ces bandes ? Il s'agit en général d"affaires de famille", des conflits antérieurs que les plus jeunes veulent régler à leur façon, également "le mauvais regard", une insulte, enfin tout est bon pour que démarre une "embrouille", il y a aussi un souci de s'"approprier un territoire", un immeuble, un quartier mais également un groupe scolaire.
Ces phénomènes sont évidemment très présents sur les communes très urbanisées, avec des cités difficiles (Grigny, Courcouronnes, Corbeil, pour les plus importantes), mais il est constaté qu'ils se développent sur les zones rurales jusqu'alors peu concernées (+ 30% en un an), c'est là aussi l'appropriation du territoire qui prime, la guerre des villages (Egly, Etampes...).
Ce qui inquiète les forces de police, c'est avant tout le côté imprévisible du comportement de ces jeunes ados, en général des délinquants déscolarisés, issus de milieux défovorisés. Quand les "anciens" délinquants, sortent du circuit (incarcération ou retour à la sociabilisation), les "petits frères" prennent la relève de façon plus radicale et incontrôlée. Il est à noter les traffics en tout genre avec des secteurs bien déterminés que les bandes s'approprient et une prise de contrôle sur certains secteurs particulièrement "chauds".
Bien que la majorité de ces délinquants soient parfaitement connus de la police, car beaucoup sont multi-récidivistes, celle-ci se heurte au manque de preuves et il est très rare que des témoins viennent à la rescousse, pour une raison évidente : la peur des représailles... les problèmes se règlent à l'intérieur du quartier entre bandes, d'où la prolifération de ces actes.
Après ce bilan bien inquiétant, certaines pistes ont été évoquées, certaines communes ont des "cellules de veille" toutes les semaines en présence de la police, des représentants d'établissements scolaires, des transporteurs, des animateurs de quartiers), d'autres se sont équipées de vidéo-surveillance passive ou active dont le coût est important mais dont l'efficacité est prouvée, si ce n'est qu'il ne fait que déplacer le problème (Monsieur le Préfet a vivement insisté auprès des élus présents pour les inciter à se doter de cette technique en précisant que l'Etat pouvait apporter une aide financière à hauteur de 30 à 50%).
Il y a une importante campagne de communication à mener afin d'inciter les personnes à témoigner sous X qui assure l'anonymat..., le centre pénitentiaire de Fleury Mérogis a mis en place des stages de citoyenneté et l'Etat a multiplié les contrats favorisant l'emploi des jeunes (contrats d'autonomie, contrats aidés (+ 1/3) et les postes d'adultes relais.
QU'EN PENSER ?
PROBLEME D"EFFECTIFS POLICIERS :
Il est évident que l'Etat doit accroître l'effort pour équiper les commissariats d'effectifs réels de policiers, dont un quota de policiers chevronnés car les jeunes policiers qui sortent de l'Ecole, ne sont pas encadrés à la mesure du problème.
Les postes de proximité ont été supprimés car les commissariats centraux ont besoin de tous leurs effectifis pour pallier à une urgence.
PROBLEME DE LA JUSTICE :
Bien souvent, les jeunes sont interpelés et jugés, puis relâchés ou se voient appliquer une peine avec sursis, c'est décourageant pour la police mais également incompréhensible pour la population.
Que faire de ces jeunes ? l'incarcération n'est pas forcément une solution, beaucoup y retournent et reviennent dans leur quartier auréolés, ils font figure de "caïds", et sont amenés à côtoyer des détenus qui purgent une lourde peine.
PROBLEME SOCIAL :
En bande, ces jeunes désoeuvrés, retrouvent une famille qu'ils n'ont pas chez eux, problème de chômage, problèmes de couple, problèmes d'argent qui détournent les parents du rôle d'éducation qui leur incombe au premier chef.
Les valeurs de la famille et de l'école ne sont plus respectées puisque plus ou incomplètement dispensées.
PROBLEME DE LOGEMENT :
Nous assistons à l'effet pernicieux de la mixité sociale, le principe est louable, mais à double sens : les problèmes se sont étendus à des zones jusqu'alors épargnées.
Pourquoi ?
A l'origine de ces phénomènes, vous l'aurez compris, il y a la problématique du territoire... de logement par conséquent, il en manque dans notre département, nous le savons mais les bailleurs, représentants de l'Etat et élus, doivent apporter une plus grande vigilance quant à l'attribution des logements, ne pas concentrer des "familles à problème" dans un même quartier, cela demande un travail supplémentaire mais c'est indispensable, pour cela il faudrait que les élus aient un avis prépondérant dans ces commissions d'attribution car ils ont une connaissance de leurs administrés que n'a pas le représentant de l'Etat, ni le bailleur.
Ceci est valable dans les "anciens quartiers" (les Cinéastes à Epinay ou le Vieillet à Quincy par exemple) mais également dans les nouveaux ensembles (La Hiboutière à Boussy notamment). Il faut anticiper afin de stopper, autant que faire se peut, la prolifération de ce phénomène.
Cordialement - FDS
Le Directeur de la Sécurité de notre Département a dressé un diagnostic alarmant de la situation. Si certains secteurs auparavant particulièrement sinistrés, le centre commercial Evry II entre autres, ont été pacifiés, les lieux d'affrontements se sont déplacés et multipliés, ainsi certaines communes, la nôtre fait partie de la liste malheureusement, ont vu ce phénomène se développer cette année.
Si, légalement parlant, être "en bande" n'est pas un délit, on assiste à des regroupements autour de leaders, de plus en plus jeune, en possession d'objets dangereux susceptibles de blesser, voire de tuer. Les interventions des forces de police sont souvent infructueuses car les individus abandonnent ces objets en s'enfuyant, et il est très difficile pour la police d'arrêter les véritables propriétaires desdits objets, il est toutefois à présent possible d'avoir recours à la recherche par l'ADN.
Comment "fonctionnent" ces bandes ? Il s'agit en général d"affaires de famille", des conflits antérieurs que les plus jeunes veulent régler à leur façon, également "le mauvais regard", une insulte, enfin tout est bon pour que démarre une "embrouille", il y a aussi un souci de s'"approprier un territoire", un immeuble, un quartier mais également un groupe scolaire.
Ces phénomènes sont évidemment très présents sur les communes très urbanisées, avec des cités difficiles (Grigny, Courcouronnes, Corbeil, pour les plus importantes), mais il est constaté qu'ils se développent sur les zones rurales jusqu'alors peu concernées (+ 30% en un an), c'est là aussi l'appropriation du territoire qui prime, la guerre des villages (Egly, Etampes...).
Ce qui inquiète les forces de police, c'est avant tout le côté imprévisible du comportement de ces jeunes ados, en général des délinquants déscolarisés, issus de milieux défovorisés. Quand les "anciens" délinquants, sortent du circuit (incarcération ou retour à la sociabilisation), les "petits frères" prennent la relève de façon plus radicale et incontrôlée. Il est à noter les traffics en tout genre avec des secteurs bien déterminés que les bandes s'approprient et une prise de contrôle sur certains secteurs particulièrement "chauds".
Bien que la majorité de ces délinquants soient parfaitement connus de la police, car beaucoup sont multi-récidivistes, celle-ci se heurte au manque de preuves et il est très rare que des témoins viennent à la rescousse, pour une raison évidente : la peur des représailles... les problèmes se règlent à l'intérieur du quartier entre bandes, d'où la prolifération de ces actes.
Après ce bilan bien inquiétant, certaines pistes ont été évoquées, certaines communes ont des "cellules de veille" toutes les semaines en présence de la police, des représentants d'établissements scolaires, des transporteurs, des animateurs de quartiers), d'autres se sont équipées de vidéo-surveillance passive ou active dont le coût est important mais dont l'efficacité est prouvée, si ce n'est qu'il ne fait que déplacer le problème (Monsieur le Préfet a vivement insisté auprès des élus présents pour les inciter à se doter de cette technique en précisant que l'Etat pouvait apporter une aide financière à hauteur de 30 à 50%).
Il y a une importante campagne de communication à mener afin d'inciter les personnes à témoigner sous X qui assure l'anonymat..., le centre pénitentiaire de Fleury Mérogis a mis en place des stages de citoyenneté et l'Etat a multiplié les contrats favorisant l'emploi des jeunes (contrats d'autonomie, contrats aidés (+ 1/3) et les postes d'adultes relais.
QU'EN PENSER ?
PROBLEME D"EFFECTIFS POLICIERS :
Il est évident que l'Etat doit accroître l'effort pour équiper les commissariats d'effectifs réels de policiers, dont un quota de policiers chevronnés car les jeunes policiers qui sortent de l'Ecole, ne sont pas encadrés à la mesure du problème.
Les postes de proximité ont été supprimés car les commissariats centraux ont besoin de tous leurs effectifis pour pallier à une urgence.
PROBLEME DE LA JUSTICE :
Bien souvent, les jeunes sont interpelés et jugés, puis relâchés ou se voient appliquer une peine avec sursis, c'est décourageant pour la police mais également incompréhensible pour la population.
Que faire de ces jeunes ? l'incarcération n'est pas forcément une solution, beaucoup y retournent et reviennent dans leur quartier auréolés, ils font figure de "caïds", et sont amenés à côtoyer des détenus qui purgent une lourde peine.
PROBLEME SOCIAL :
En bande, ces jeunes désoeuvrés, retrouvent une famille qu'ils n'ont pas chez eux, problème de chômage, problèmes de couple, problèmes d'argent qui détournent les parents du rôle d'éducation qui leur incombe au premier chef.
Les valeurs de la famille et de l'école ne sont plus respectées puisque plus ou incomplètement dispensées.
PROBLEME DE LOGEMENT :
Nous assistons à l'effet pernicieux de la mixité sociale, le principe est louable, mais à double sens : les problèmes se sont étendus à des zones jusqu'alors épargnées.
Pourquoi ?
A l'origine de ces phénomènes, vous l'aurez compris, il y a la problématique du territoire... de logement par conséquent, il en manque dans notre département, nous le savons mais les bailleurs, représentants de l'Etat et élus, doivent apporter une plus grande vigilance quant à l'attribution des logements, ne pas concentrer des "familles à problème" dans un même quartier, cela demande un travail supplémentaire mais c'est indispensable, pour cela il faudrait que les élus aient un avis prépondérant dans ces commissions d'attribution car ils ont une connaissance de leurs administrés que n'a pas le représentant de l'Etat, ni le bailleur.
Ceci est valable dans les "anciens quartiers" (les Cinéastes à Epinay ou le Vieillet à Quincy par exemple) mais également dans les nouveaux ensembles (La Hiboutière à Boussy notamment). Il faut anticiper afin de stopper, autant que faire se peut, la prolifération de ce phénomène.
Cordialement - FDS