Plan de relance du PS : un contresens économique qui coûte cher

Publié le par boussy en val d'Yerres

Plan de relance du PS : un contresens économique qui coûte cher
Force est de constater que le plan de relance socialiste renoue avec les vieilles recettes que le PS a su si bien appliqué par le passé et qui ont conduit à la dérive des comptes publics et, au début des années 80, au blocage des revenus càd du pouvoir d’achat des Français.
VIDEO
: la réaction d'Eric Woerth, ministre du Budget

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Un plan d'urgence socialiste, pas si urgent que cela...

Présenté le 21 janvier, ce plan intervient cinq mois après la faillite de Lehman Brothers, quatre mois après le débat sur la crise financière qui s'est tenu à l'Assemblée, trois mois après la présentation du plan de sécurisation du système financier, deux mois après la présentation du plan de relance du gouvernement et un mois après que ce plan de relance a commencé à être débattu devant l'Assemblée. 
C'est un peu tard...

Où est le sens de l'urgence et des responsabilités du Parti socialiste ?

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Quand l’idéologie l’emporte sur la raison

Le plan de relance du parti socialiste est essentiellement tourné vers une relance de la consommation. Il consiste à distribuer de l’argent à tout le monde, sans contrepartie d’activité supplémentaire.
Il s’agit là d’une véritable erreur économique.

Les raisons :

Comme l’a affirmé le premier Ministre, le 27 janvier dernier à l’Assemblée nationale, « la France a d’abord un problème de compétitivité. L’aide à la consommation, elle existe déjà et elle est importante : c’est la baisse des prix. L’inflation, en 2009, sera, dans notre pays, à un niveau historiquement bas et les salaires réels ont progressé au troisième trimestre de +1 % »

Au-delà du geste sympathique qui consisterait à faire un chèque de 500 euros aux Français, à augmenter le SMIC ou encore à baisser la TVA comme le proposent les socialistes, il convient de s’interroger sur les conséquences économiques.

  • Un chèque anti-cirse ? ERREUR
    Ce chèque anti-crise irait non pas vers la consommation mais plutôt vers l’épargne, les Français inquiets pour leur avenir étant moins enclins à dépenser. Ou bien, ils dépenseront cette somme pour acheter des produits importés, ce qui dégraderait le déficit commercial.

  • Baisser d'un point la TVA ? ERREUR
    Concernant la baisse d’un point de la TVA, il s’agit d’une mesure coûteuse sans réel impact sur le porte-monnaie des ménages. Comme l’a souligné François Fillon, « aucun pays de la zone euro n’a retenu l’idée d’une baisse de la TVA. Et parmi les 27 de l’Union, le Royaume-Uni est le seul à l’avoir décidée. L’effondrement de sa consommation et son économie de services nous distingue des Britanniques. […] pour l’heure, au premier mois de cette baisse de la TVA, les ventes de détail ont baissé outre-manche de 3,3%, soit la plus mauvaise performance depuis quatorze ans ».

  • Augmenter le SMIC de 3% ? ERREUR
    Quant à une hausse de 3% du SMIC, une telle mesure est « inadaptée et dangereuse pour l’emploi », car freinerait considérablement la compétitivité des entreprises déjà fragilisées par la crise.  « Dans le contexte actuel, c’est en réalité condamner des dizaines de milliers de salariés au chômage ! » a estimé François Fillon.
    Et lorsque le Parti socialiste met en avant l’exemple de ce que José Luis Zapatero a fait en Espagne en doublant le salaire minimum, il oublie de préciser que celui-ci est de 600 euros, alors que le SMIC français s’élève à plus du double

Supprimer la loi PEPA ? ERREUR

Par ailleurs, le plan de relance socialiste propose de
supprimer les mesures fiscales adoptées à l’été 2007 (loi PEPA). C’est-à-dire, en réalité, à une augmentation des impôts de 11 milliards d’euros ! « La gauche prétend vouloir donner du pouvoir d’achat en plus aux classes moyennes, et elle le finance par du pouvoir d’achat en moins pour les classes moyennes ». Comme l’a fait remarquer le premier Ministre dans sa réponse aux socialistes lors du débat sur la motion de censure déposée par l’opposition, que les socialistes précisent ce qu’ils veulent supprimer :
« Il serait socialement injuste de supprimer l’exonération des heures supplémentaires qui a bénéficié à 6 millions de foyers fiscaux modestes. Reprendre aux Français qui travaillent davantage les 3 milliards d’euros qui les récompensent serait inique. Supprimer le crédit d’impôt logement, au moment même où il faut compenser le tarissement du crédit immobilier et l’essoufflement du secteur du logement, ce serait totalement irresponsable. Enfin, supprimer l’exonération des successions et des donations, à l’heure où les familles sont soucieuses de s’entraider, ce serait injuste. »

Augmenter le coût des licenciements ? ERREUR

Autre défaut de ce plan, il propose d’augmenter le coût des licenciements dits boursiers. Martine Aubry (déjà elle) avait déjà mis en place cette mesure dans le cadre de la loi de modernisation sociale, sans pour autant que les plans sociaux ne diminuent.

Geler les suppressions de postes dans la fonction publique ? ERREUR

Enfin, le plan de relance des socialiste engage des
dépenses qui seront durables pour notre économie et qui sont vouées à rendre impossible toute remise en ordre ultérieure de nos finances publiques.
Et parmi ces dépenses, figure le gel des suppressions de postes dans la fonction publique. Comme l’a fait remarqué François Fillon, « il n’est pas un pays d’Europe, qu’il soit libéral ou qu’il socialiste, qui n’ait modernisé l’organisation de son Etat et qui n’ait réduit ses effectifs !

30.000 emplois dans la fonction publique, réclamez- vous : ce n’est pas un choix ponctuel pour répondre à la crise, c’est simplement un choix idéologique !
Sans réforme de l’Etat, sans révision de nos politiques publiques, nous n’arriverons jamais à rééquilibrer nos comptes ! Et par là même, nous n’arriverons pas à rétablir la confiance qui s’attache à la saine gestion de la France
».

Ce plan d’un autre âge montre combien les socialistes ne sont pas en phase avec les réalités économique et n’ont pas changé d’idéologie.

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Un plan entre mauvaise foi et mensonge

Le plan de relance du gouvernement n’oublie pas les plus fragiles et fait jouer la solidarité avec les plus modestes :

  • une prime de 200 euros sera versée en avril 2009 aux futurs bénéficiaires du RSA, soit près de 4 millions de personnes ; et une prime exceptionnelle de 220 euros sera versée aux allocataires de minima sociaux ;
  • 500M d'euros sont affectés aux nouvelles politiques actives de l'emploi ;
  • les pensions retraites ont été revalorisées de 0,8% en septembre 2008 ; les petites retraites agricoles sont augmentées.
  • le minimum vieillesse augmentera de 7% en 2009
  • la prise en charge de 50% du montant des cartes de transport est en cours de généralisation ;
  • un tarif social du gaz a été instauré

Certaines propositions que le PS met en avant sont judicieuses. Problème, le gouvernement les a déjà mises en oeuvre !

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